Le voyage archéologique et poétique de Segalen

« Je distingue un cheval de pierre et je lance le mien à ses trousses » (Lettres de Chine) : en Chine, Victor Segalen (1878-1919) chasse des chevaux en pierre et des lions sculptes
Témoin de la disparition de l’Empire de Chine en 1911, Segalen – poète, archéologue et médecin de la marine tout à la fois – se plonge dans un voyage dans le temps en effectuant plusieurs expéditions archéologiques. Sa prédilection notamment : les monuments funéraires des animaux fantastiques gardant des tombeaux d’empereurs. Quand ceux-ci n’existent plus seuls, ils tiennent debout, en pleine campagne, traversant de longs siècles. Pour Segalen, ils sont moins vestiges de l’histoire que l’immortalité même de l’art, mieux, ce sont des licornes qui lui ouvrent une voie singulière dans un autre voyage : celui de la création poétique.

HUANG Bei est professeure de littérature comparée à I’Université Fudan. Elle a traduit en chinois, entre autres, Peintures et Essai sur l’exotisme de Victor Segalen. Elle a publié Segalen et Claudel. Un dialogue à travers la peinture extreme-orientale (Presses universitaires de Rennes, 2007) et édité avec Philippe Postel le numéro 3 des Cahiers Victor Segalen, intitulé Lectures chinoises de Victor Segalen (Honoré Champion, 2017).